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Le Corps Enseignant
L'enseignement est une vocation. Il s'agit d'un métier particuliers, qui ne peut pas s'exercer sans une implication importante vis à vis des élèves et d'une mission, essentielle, donner aux générations futures les clés de la survie et du progrès.
Dans cette optique, il est important de bien former les hommes et les femmes qui choisissent ce métier, de les accompagner, de leur donner les moyens pédagogiques et matériels de la réussite, ainsi que d'évaluer leur travail afin de les aider à progresser, à apprendre eux aussi leur métier tout au long de leur carrière, à réorienter si nécessaire cette dernière. Il faut également inclure plus d'entrants ayant déjà une expérience hors enseignement.
1- Formation théorique des Enseignants
La formation des enseignants, c'est apprendre à transmettre. Pour cela, il faut avoir appris quoi transmettre et comment le faire. Ainsi, le contenu de cette formation doit être la matière même qui va être enseigné aux élèves, mais également l'apprentissage de l'autorité, du dialogue, de la gestion de crise.
Pour ces derniers points, qui sont du savoir être et un savoir faire, la formation des enseignants ne peut être réalisée que par des titulaires ayant démontré leur capacité à gérer des crises, par des professionnels d'autres métiers ayant vécu et maîtrisé des conflits. Un temps important doit être consacré à cet aspect du métier. Ce temps en salle, partage de théorie et d'expérience, doit enfin être complété par une immersion importante dans des classes, afin de sentir et de comprendre le métier, collé au terrain de la réalité.
2- Titularisation et affectation
Le système de titularisation et d'affectation poste les jeunes enseignants dans les secteurs difficiles, les enseignants aguerris dans les moins compliqués. La démonstration a été faîte maintes fois que ce processus conduit de nombreux jeunes professeurs à l'échec, et leur classe avec.
Ainsi, le processus inverse semble le plus efficace pour la réussite des uns et des autres. Cependant, muter des enseignants ayant débuté dans des classes faciles, et identifiés comme les plus capables de gérer les situations, pour les poster dans les établissements où les difficultés sont les plus fortes, pose le problème de la "récompense" du bon travail. Quel intérêt à montrer son talent et son autorité si c'est pour être muté dans les classes les plus compliquées?
La vocation d'enseignant est de transmettre le savoir, et d'autant plus à ceux qui y ont le moins accès. Il s'agit là d'un principe de base qui motive la carrière. Malgré tout, cette vocation peut s'éreinter et disparaître lorsque la tâche est trop lourde, et qu'elle peut potentiellement impacter la vie privée, voir la santé. Ainsi, les meilleurs enseignants doivent être postés dans les endroits où la difficulté est la plus forte, mais ils doivent également être les mieux rémunérés, pour leurs compétences théoriques et sociales, ainsi que pour leur lieu d'affectation.
3- Autorité des Enseignants
L'important est que les professeurs aient un savoir a transmettre, le plus global possible et non extrêmement spécifique, surtout au collège et au lycée. Les élèves cherchent un guide, et ont comme à priori, que l'adulte, surtout si il est réputé éduqué, ou sachant, leur est supérieur. Ils testent cette supériorité. La notion de Sensei au Japon, et l'adhésion qu'ont les adolescents à cette notion lorsqu'ils regardent des films où un maître japonais apprend son art à un élève, sont un révélateur de l'envie des jeunes générations d'avoir un tel guide.
Les professeurs ne doivent pas craindre de ne pas avoir d'autorité, ni essayer de l'imposer par des moyens qu'ils ne posséderaient pas naturellement. Ils sont riches de leurs expériences et doivent la faire partager. Ainsi, un professeur qui fait du sport en compétition doit pouvoir glisser sa passion dans son enseignement. Un professeur connaisseur en cinéma peut le montrer et "étaler" son savoir. Il est important d'apparaître comme humain, mais en gardant cette aura que l'expérience donne, que les événements vécus ont permis de développer en son fort intérieur. Ceci est une des compétences qui doit être développée lors de la formation des enseignants.
L'autre aspect de l'autorité est celui du rôle de la hiérarchie, du directeur de l'établissement, des autorités supérieures, jusqu'au ministre. Le principe de base est que les parents confient leurs enfants à l'état pour leur permettre d'acquérir les connaissances nécessaires à leur développement, leur épanouissements, choses vitales. Ce faisant, ils délèguent leur autorité à l'éducation nationale. Celle-ci récupère ainsi la capacité à organiser la discipline nécessaire à l'apprentissage.
Malgré tout, il peut arriver que des enseignants abusent de cette autorité qui leur a été déléguée. Les parents doivent pouvoir s'en préoccuper et faire appel à l'intervention de la hiérarchie. Malgré tout, ce processus doit se faire en dehors de la sphère des enfants, de façon à ce que l'enseignant ne soit pas mis en défaut publiquement, afin qu'il garde son aura auprès des élèves. le rôle de la hiérarchie dans un tel contexte est de faire la médiation, de comprendre ce qu'il se passe, sans préjugé, en respectant les parties. Un point crucial est que l'intervention de la hiérarchie, du directeur d'école, doit être rapide. Pour pouvoir atteindre cet objectif, il doit être présent sur le terrain, visiter les classes, y passer du temps, ce qui permet d'ailleurs d'intervenir avant q'un conflit ne survienne.
4- Evaluation des enseignants
Les professeurs, bien formés, titularisés et postés de façon à les mettre dans les meilleures conditions de réussite, soutenus dans leur pratique et l'exercice de leur autorité, doivent également être évalués. Il doivent l'être plus souvent et de façon plus diversifiée.
Ainsi, l'évaluation classique, par leur pairs, leur permet de progresser, d'apprendre, de savoir où ils en sont. Mais cette évaluation est partiale, incomplète, de professionnel à professionnel. Il manque à l'enseignant le regard de la société sur sa pratique. Le regard de ceux qui ont délégué leur autorité et qui ont confié leurs enfants.
L'évaluation complémentaire est celle faîte par les parents, plus précisément les représentants des parents. Elle permet un échange entre personne, non pas sur la technique mais sur les sensations. Elle permet en outre aux enseignants de faire comprendre aux parents ce qu'il se passe dans la classe, pour éviter les malentendus par exemple. Elle permet aux parents de faire ressentir à l'enseignant comment est reçu son cours, lui donnant un regard de non sachant proche de celui d'un élève. Enfin, au delà de l'échange sur la qualité du cours, cette évaluation permet à chacun de comprendre l'autre, et ainsi d'établir une base de discussion entre les parties assise sur du vécu mutuel, sur la réalité de la classe.
5- Temps de travail et Rémunération
L'enseignement est une vocation. Pour bien enseigner, transmettre, les enseignants ont besoin d'être au contact de leurs élèves, de les suivre dans leur progression, d'appréhender leur difficulté. Pour cela, ils ont besoin de bien les connaître. De plus, comme dans tout métier, la pratique au quotidien est le seul gage de ne pas perdre le fil, d'être à son métier sans décrocher, que ce soit sur le plan de l'efficacité comme de l'implication. Ainsi, un enseignant ne peut tenir son poste qu'à 100%. Les temps partiels, nécessaires pour l'organisation globale du système, notamment pour les remplacements, ne doivent être que très exceptionnels.
La rémunération des enseignants est un sujet que le PIC ne connait pas encore assez bien. Il doit être évalué en expérimentant ce qu'est le contenu et l'implication nécessaire à ce métier. Il doit être également jaugé à l'aune des compétences et connaissances nécessaires
6- Insertion d'Enseignants par voie d'équivalence venant d'en dehors du système
C'est une voie qui doit permettre de diversifié l'origine des enseignants et apporter ainsi d'autres visions, d'autres points de vues nourris pas l'expérience.
Notre mouvement travaille à compléter cette partie de notre programme pour en préciser les contours.